L’ostéopathie est reconnue par le ministère de la santé depuis la loi n°2002-303 du 4 mars 2002 relative au droit des patients et à la qualité du système de santé. Depuis cette reconnaissance l’effectif de la profession a crû de manière significative.
Les ostéopathes exercent très majoritairement leur activité en cabinet libéral.
En 2022, la France compte 36 881 ostéopathes sur le territoire, ces derniers étant inégalement répartis.
Toutefois, un nombre inconnu d’ostéopathes inscrits sur le fichier ADELI n’est plus en exercice, la radiation de ce fichier n’étant pas requise ou automatisée lors de la cessation d’activité.
Afin d’analyser la trajectoire économique de la profession, il est intéressant de confronter ses données avec celles d’autres professions.
Cette analyse visait à évaluer la position de l’ostéopathie par rapport à d’autres professions du champ de la santé de niveau de formation comparable. Les données de la DRESS et de l’UNASA ont été exploitées.
L’impact de la croissance de la démographie de l’ostéopathie est relativement bien absorbé par une augmentation comparable de la demande de soins. Cette constatation est aussi un bon indicateur de l’adhésion des patients à l’ostéopathie. Toutefois cette étude est rétrospective et ne peut augurer de l’avenir, notamment d’un potentiel décrochement de l’équilibre entre l’offre et la demande de soins.
Les données économiques sont comparables avec celles des sages-femmes, des orthophonistes, des psychologues et des chiropracteurs. Certaines de ces professions présentent également des croissances démographiques marquées.
L’érosion des recettes du quartile supérieur peut toutefois laisser entrevoir que le secteur de l’ostéopathie se tend progressivement au détriment des cabinets les plus importants.
Il semble que l’absence de conventionnement des ostéopathes, des chiropracteurs et des psychologues avec la caisse nationale d’assurance maladie constitue moins qu’attendu un handicap économique, à l’exception du quartile inférieur, constitué des jeunes professionnels qui peinent plus longtemps à atteindre un rythme de croisière d’activité.
Les organismes d’assurance maladie complémentaire compensent toutefois cette situation, en prenant en charge partiellement les honoraires d’ostéopathie de leurs assurés (66 % des patients des ostéopathes bénéficient d’une telle prise en charge partielle).
Il convient de prendre en considération que, contrairement aux autre professions, l’ostéopathie en France n’a pas encore entamé sa transition démographique avec une vague de départs à la retraite. Au vu de la structure de la pyramide des âges de la profession, celle-ci ne surviendra pas avant 2040/2050.
Au total, malgré une croissance démographique très soutenue et une absence de solvabilisation de ses actes par le régime obligatoire d’assurance maladie, l’ostéopathie ne montre pas jusque-là de signe inquiétant. Néanmoins, à défaut de nouveaux secteurs d’employabilité, notamment salariés, une dégradation à moyen terme ne peut être écartée.
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