L'agresseur et la victime : stratégies et conséquences
Le cycle de la violence
1/ Mise en place d'un climat de tension
- L'agresseur est tendu, à des accès de colère
- La victime se sent inquiète, a peur de ce qui peut se passer. Elle fait attention à ses propres gestes, mots etc.
2/ Le passage à l'acte violent où l'agression
- L'agresseur violente, l'autre personne : violences verbales, psychologiques, physiques, économiques ou sexuelles)
- La victime se sent humiliée et est en colère
3/ La justification
- L'agresseur s'excuse et minimise son agression
- La victime tente de comprendre les explications et veut l'aider à changer
4/ La phase de rémission, d'accalmie
- L'agresseur demande pardon. Parle de thérapie ou menace de se suicider
- La victime, de son côté, reprend espoir car l'agresseur lui paraît avoir changé
Et ce cycle recommence
Quelques stratégies développées par l'agresseur
Il n'existe pas de profil-type de l'agresseur au sein du couple
Tous les âges, toutes les catégories socioprofessionnelles sont concernées
Dans 90% des viols et tentatives de viol, l'agresseur est connu de la victime
Dans l'immense majorité des cas, l’agresseur est tout à fait conscient des actes qu'il commet
Il met en place et développe des stratégies visant à assurer sa domination sur la victime, à assurer son impunité. Et à continuer les violences
- L'isolement
- L’imprévisibilité
- Il instaure et entretient un climat de peur et de domination
- Il reporte systématiquement la responsabilité de ses actes sur la victime
- Il culpabilise la victime
- Il impose le silence en menaçant la victime de représailles sur sa vie professionnelle où personnelle
- C'est un manipulateur qui se présente comme la « victime » de sa propre victime
- Il se rend insoupçonnable auprès de l'entourage en se présentant sous son meilleur jour
- Au sein du couple, il instrumentalise les enfants, il embrouille la victime et maintient l'art du double lien
- Enfin c’est un expert pour monter les membres de la famille les uns contre les autres
Les conséquences sur la victime
Il n'y a pas de symptomatologie typique. Il n'y a pas de profil-type de femmes victimes de violence.
Les stratégies de l'agresseur engendrent, chez la victime, des sentiments nombreux et variées comme par exemple :
- La perte d'estime et la dévalorisation, la perte de confiance, la peur de ne pas être crue ou encore la culpabilité
- La victime a très souvent honte
- Elle minimise les violences
- Elle vit dans un état d'angoisse permanent. Qu’engendrerait une séparation au niveau du logement, des ressources, du travail ?
- La victime apparaît donc fréquemment comme confuse et ambivalente, ce qui est dû notamment à l'emprise de son agresseur et aux conséquences psycho traumatiques
Pour rappel, le seul responsable est l'agresseur, aucune tenue, aucune parole, aucun comportement ne justifie le harcèlement et les violences sexuelles.
Les conséquences peuvent être physiques
- les fractures
- les brûlures
- les blessures
- les hématomes
- la fatigue intense
- les douleurs chroniques
- les infections sexuellement transmissibles
- les grossesses non désirées
- etc.
Les conséquences psychologiques
- les états dépressifs, avec le risque de suicide
- l'automutilation
- les troubles de l'estime de soi, la honte, la culpabilité
- les troubles anxieux
- des conduites addictives
- etc.
Il ne faut évidemment pas oublier les notions sur les mécanismes neurobiologiques impliqués et les conséquences pour les enfants exposés aux violences au sein du couple.
Sce : Guide MIPROF notamment