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Publié le 10/01/2025 par STERLINGOT Philippe

2025, saurons-nous faire corps pour neutraliser nos détracteurs et valoriser une ostéopathie ambitieuse au service des patients ?

2025, saurons-nous faire corps pour neutraliser nos détracteurs et valoriser une ostéopathie ambitieuse au service des patients ?

Les ostéopathes qui, devant les premières alertes en 2021, et malgré nos mises en garde, tentaient de se convaincre que l’ostéobashing alors débutant ne durerait pas se rendent aujourd’hui à l’évidence : le phénomène continue et s’amplifie. 

Un premier constat positif mais inquiétant s’impose toutefois. La progression du nombre de français ayant consulté un ostéopathe dans les cinq dernières années – 3,5 millions – en dépit de ces campagnes agressives, témoigne du fossé séparant nos censeurs de nos concitoyens. Nos contempteurs entêtés pourraient ainsi s’interroger : dans quelle mesure leurs campagnes anti-ostéo, relayées par de grands médias nationaux, ne contribuent-elles pas à nourrir, selon une variante de l’effet Streisand¹,  l’adhésion du public à notre profession ?

Jusque-là donc, « même pas mal ! ».

Il n’empêche. Ces publications ne satisfont pas le représentant de la profession que je suis, et même si je sais que leur outrance en arrive à disqualifier auprès des décideurs publics celles et ceux qui les nourrissent, elles doivent être prises en considération car elles troublent l’image de la médecine ostéopathique.

Quelle aura été par exemple leur influence sur les auteurs du rapport² établi au nom de la mission d’information du Sénat sur le thème : « Complémentaires santé, mutuelles : l’impact sur le pouvoir d’achat des Français » ? Rappelons que les auteurs de ce rapport, qui n’ont pas jugé utile de recevoir les représentants de notre profession, proposent d’exclure du champ des contrats solidaires et responsables, soit de  la quasi-totalité des contrats de mutuelles, les actes de soins en ostéopathie.

La médecine ostéopathique est victime de son succès. Elle est la deuxième ou troisième profession de la santé en termes d’exposition du public, alors même que ses actes ne sont pas remboursés par la sécurité sociale ; elle est libre de recevoir directement ses patients quand d’autres revendiquent en vain cette autonomie depuis des décennies – mais cette autonomie serait-elle compatible avec un coût significatif pour la solidarité nationale ? ; elle est enfin la seule avec les chiropracteurs à avoir rompu le monopole des médecins en matière de manipulations vertébrales. Tout ceci génère des frustrations et des blessures à l’ego collectif de professions connexes. Et si certaines d’entre elles formulaient des projets d’annexion de notre discipline – qui ne serait dès lors plus une profession à part entière – elles ne s’y prendraient pas autrement.

L’ostéopathie face à ces menaces, combien de divisions ?

Malheureusement, à l’instar de ce qu’il se produit dans la majorité des autres professions, en France et ailleurs, les ostéopathes qui comprennent la nécessité de faire corps ensemble pour se défendre collectivement face à l’agresseur, représentent une minorité trop faible. Le poids des deux organisations professionnelles représentatives de la profession – Ostéopathes de France et le SFDO – s’en trouve affecté et leurs ressources humaines et financières limitées. Avec des recettes 7 fois moins importantes que celles du principal syndicat de la profession de masseur-kinésithérapeute, dans un rapport de 1 à 50 avec celles de l’ordre de la même profession, le SFDO est engagé dans un combat d’une inégalité considérable. 

Jusque-là nous résistons, à force d’abnégation et d’engagement bénévole. Pour combien de temps ?

Les ostéopathes doivent comprendre que personne d’autre qu’eux ne défendra leur profession face à ses prédateurs. C’est aussi simple que ça.

Consœurs, confrères, donnez-nous les moyens d’agir. À défaut notre avenir est menacé.

Je vous adresse mes vœux pour cette nouvelle année. Je vous la souhaite pleine de réalisations et d’épanouissement, personnel et professionnel, pour vous et ceux que vous aimez.

A notre profession, je formule l’espoir que l’intention, figurant depuis longtemps dans le projet politique du SFDO, d’obtenir la création d’une Autorité publique indépendante, que notre syndicat porte aujourd’hui au sein de l’Unité pour l’ostéopathie et dont je suis le porte-parole auprès des pouvoirs publics, voie le jour en 2025. J’y travaille avec ardeur. Cette API, selon la forme sous laquelle elle a été présentée aux décideurs publics, répondrait à la plupart de nos enjeux. Gageons que le contexte politique actuel ne fasse pas obstacle à ce dessein.

Pour y parvenir, les différentes composantes de la profession devront faire preuve de la maturité suffisante pour privilégier ce qui les rassemble au regard de ce qui les divise. Par analogie avec ce que les citoyens français attendent de leurs représentants politiques, aujourd’hui plus que jamais des voies de compromis doivent être trouvées pour défendre ce qui nous unit : une profession autonome proposant une approche unique du patient, à haut niveau de formation et de compétence. 

Montrons-nous collectivement à la hauteur de l’enjeu.

Philippe Sterlingot, Président du SFDO

 

¹ L’effet Streisand
 ² Rapport établi au nom de la mission d’information du Sénat sur le thème : « Complémentaires santé, mutuelles : l’impact sur le pouvoir d’achat des Français »

 
Dernière mise à jour : 13/01/2025