Publié le 13/03/2020 par le Conseil d'Administration

Synthèse du discours du président de la République 12 mars 2020

Synthèse du discours du président de la République 12 mars 2020

« Notre pays fait face à la propagation d'un virus, le Covid-19, qui a touché plusieurs milliers de nos compatriotes.

 

Cette épidémie est la plus grave crise sanitaire qu'ait connu la France depuis un siècle. Dans l'immense majorité des cas, le Covid-19 est sans danger, mais le virus peut avoir des conséquences très graves, pour nos compatriotes qui sont âgés ou affectés par des maladies chroniques

 

Durant plusieurs semaines, nous avons préparé, agi. Nous avons pu retarder la propagation du virus et limiter les cas sévères. La reconnaissance de la Nation à ces héros en blouse blanche. Je veux saluer le sang-froid dont vous avez fait preuve.

 

Nous ne sommes qu'au début de cette épidémie. Partout en Europe, elle s'accélère, elle s'intensifie. Face à cela, la priorité absolue pour notre Nation sera notre santé. Je ne transigerai sur rien. Les plus grands spécialistes européens se sont exprimés ce matin dans une publication importante. Tous nous ont dit que malgré nos efforts pour le freiner, le virus continue de se propager et est en train de s'accélérer.

 

Nous prenons des mesures très fortes pour augmenter massivement nos capacités d'accueil à l'hôpital car l'enjeu est de continuer à aussi soigner les autres maladies. 

 

Se préparer à une possible deuxième vague qui touchera un peu plus tard, en nombre beaucoup plus réduit.

 

L'urgence est de freiner l'épidémie.

 

C'est pourquoi je demande ce soir à toutes les personnes âgées de plus de 70 ans, à celles et ceux qui souffrent de maladies chroniques ou de troubles respiratoires, aux personnes en situation de handicap, de rester autant que possible à leur domicile. Elles doivent limiter leurs contacts au maximum.

 

Rien ne s'oppose à ce que les Français, même les plus vulnérables, se rendent aux urnes, mais il conviendra de veiller au respect strict des gestes barrières

 

La priorité des priorités aujourd'hui est donc de protéger les plus faibles.

 

Dès lundi et jusqu'à nouvel ordre, les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités seront fermés pour une raison simple : nos enfants et nos plus jeunes, sont celles et ceux qui propagent, semble-t-il, le plus rapidement le virus, même si, pour les enfants, ils n'ont parfois pas de symptômes. C'est à la fois pour les protéger et pour réduire la dissémination du virus à travers notre territoire. Un service de garde sera mis en place région par région, nous trouverons les bonnes organisations. Cette organisation sera travaillée par le Gouvernement dans les prochains jours

 

Je demande aux entreprises de permettre à leurs employés de travailler à distance.

 

Les transports publics seront maintenus, car les arrêter, ce serait tout bloquer, y compris la possibilité de soigner. Mais là aussi, c'est à votre responsabilité que j'en appelle, et j'invite tous les Français à limiter leurs déplacements au strict nécessaire.

 

Limiter au maximum les rassemblements.

 

Toutes les capacités hospitalières nationales ainsi que le maximum de médecins et de soignants seront mobilisés.

 

Les soins non essentiels à l'hôpital seront reportés,

 

La santé n'a pas de prix. Le Gouvernement mobilisera tous les moyens financiers nécessaires pour porter assistance, pour prendre en charge les malades, pour sauver des vies quoi qu'il en coûte.

 

L'Europe a tous les atouts pour offrir au monde l'antidote au Covid-19. Des équipes sont également à pied d'œuvre pour inventer un vaccin. Il ne pourra pas voir le jour avant plusieurs mois, mais il est porteur de grands espoirs.

 

La trêve hivernale sera reportée de deux mois, une mobilisation générale sur le plan économique.

 

Avec les décisions que je viens d'annoncer ce soir, cette inquiétude économique va évidemment s'accroître.

 

Tout sera mis en œuvre pour protéger nos salariés et pour protéger nos entreprises quoi qu'il en coûte, là aussi.

 

L'État prendra en charge l'indemnisation des salariés contraints à rester chez eux.

 

Je veux que nous puissions protéger aussi nos indépendants. Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour donner cette garantie sur le plan économique.

 

Toutes les entreprises qui le souhaitent pourront reporter sans justification, sans formalité, sans pénalité le paiement des cotisations et impôts dus en mars. Nous travaillerons ensuite sur les mesures nécessaires d'annulation ou de rééchelonnement.

 

J'ai demandé au Gouvernement de préparer d'ores et déjà un plan de relance national et européen cohérent avec nos priorités et nos engagements pour l'avenir.

 

Nous Européens, ne laisserons pas une crise financière et économique se propager. Nous réagirons fort et nous réagirons vite. J'en appelle à la responsabilité des puissances du G7 et du G20.

 

Ce n'est pas la division qui permettra de répondre à ce qui est aujourd'hui une crise mondiale, mais bien notre capacité à voir juste et tôt ensemble et à agir ensemble.

 

Toutes ces mesures sont nécessaires pour notre sécurité à tous et je vous demande de faire bloc autour d'elles.

 

Une grande discipline individuelle et collective. Nous devons aujourd'hui éviter deux écueils : le repli nationaliste. Ce virus n'a pas de passeport et le repli individualiste. De telles épreuves ne se surmontent en solitaire. C'est au contraire en solidaires que nous relèverons cet immense défi.

 

Chacun a son rôle à jouer. Je compte sur vous pour respecter les consignes qui sont et seront données par les autorités, et en particulier ces fameux gestes barrières contre le virus. Elles sont, aujourd'hui encore, trop peu appliquées. Cela veut dire se laver les mains suffisamment longtemps avec du savon ou avec des gels hydro-alcooliques. Cela veut dire saluer sans embrasser ou serrer la main pour ne pas se transmettre le virus. Cela veut dire se tenir à distance d'un mètre. Ces gestes peuvent vous paraître anodins. Ils sauvent des vies, je vous appelle solennellement à les adopter.

 

Chacun d'entre nous détient une part de la protection des autres, à commencer par ses proches. Je compte sur vous aussi pour prendre soin des plus vulnérables de nos compatriotes, ne pas rendre visite à nos aînés.

 

Le ministre de la Santé aura l'occasion aussi de préciser, dans les prochaines heures, les règles pour que nous vous aidions à bien vous protéger contre le virus.

 

Ce que révèle d'ores et déjà cette pandémie, c'est que la santé gratuite sans condition de revenu, de parcours ou de profession, notre État-providence ne sont pas des coûts ou des charges mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe. »

 

Lire le discours dans son intégralité 

 

Dernière mise à jour : 23/04/2020