Publié le 18/11/2020 par le Conseil d'Administration

Prestations de détente et de bien être en ostéopathie : débat

Prestations de détente et de bien être en ostéopathie : débat

La France vit à nouveau, depuis le 30 octobre, sous le régime du confinement. Dans certains territoires, les services hospitaliers dédiés à l’accueil de patients atteints de la Covid 19 sont sous tension.


Cette situation a conduit les Hospices civils de Lyon, composés de plusieurs sites, à faire appel aux ostéopathes afin qu’ils dispensent des soins gratuits aux personnels soignants ; l’un d’entre eux souhaite ainsi « mettre en place des prestations de détente et de bien être en ostéopathie ».


Un certain nombre de consœurs et confrères ont répondu favorablement à ces requêtes et le SFDO salue leur engagement et leur générosité.


Le Conseil d’administration du SFDO, sans prétendre toutefois détenir une quelconque vérité en la matière, s’interroge néanmoins sur le sens de ces sollicitations et les interprétations qui peuvent en être tirées.


En effet, alors que de nombreux services hospitaliers publics préfèrent recruter des professionnels de santé également ostéopathes, au détriment des ostéopathes exclusifs, il peut paraître singulier que l’on en appelle à ces derniers pour soulager les soignants en besoin. Il pourra bien entendu être rétorqué à cette observation que cela peut s’apparenter à une stratégie « du pied dans la porte », sans pour autant que de telles démarches aient démontré leur efficacité par le passé. Au surplus, il convient de distinguer le recours à des prestations de soins en ostéopathie pour les soignants, qui pourrait être organisé par l’hôpital public à l’instar de nombreuses entreprises privées, de l’intégration d’ostéopathes exclusifs dans les équipes soignantes. 


Par ailleurs, la situation d’aujourd’hui est différente de celle du printemps dernier. Les cabinets d’ostéopathie sont ouverts, les professionnels peuvent recevoir leurs patients en toute sécurité, parmi lesquels les soignants, ces derniers bénéficiant, dans leur grande majorité, d’une prise en charge partielle des honoraires par leurs assurances santé complémentaires. D’autres professions ont-elles été sollicitées par l’hôpital public pour soulager les soignants, telles que par exemple les psychologues ? Au fond, qu’une structure d’État sollicite une profession pour soulager gratuitement ses personnels, bénéficiaires d’un salaire mensuel, constitue-il une forme de reconnaissance ? Quelle valeur attribuer symboliquement à ce qui est gratuit ? 


En outre, s’il est indiscutable que les personnels soignants des services Covid sont sous pression actuellement, comment justifier que cet élan de générosité solidaire ne s’adresse pas également aux autres professions en tension, comme les livreurs, les enseignants, l’armée ou les forces de l’ordre, ou encore aux nombreux français qui perdent leur emploi ou leur activité professionnelle indépendante ?

 

L’engagement solidaire à l’intention de celles et ceux qui rencontrent des difficultés d’accès à l’ostéopathie est une démarche magnifique et généreuse. Des associations, telles que Ostéopathie solidaire, déploient au quotidien des efforts considérables pour coordonner ces belles énergies.

 

Le SFDO salue et soutient pleinement ces actions et encourage celles et ceux qui souhaitent mettre généreusement leurs compétences au service de la solidarité à rejoindre de telles organisations.

 

Dernière mise à jour : 20/11/2020