Hier, 12 novembre le gouvernement a tenu une conférence de presse sur les mesures mises en place dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire. En synthèse, les règles ne vont pas changer lors des 15 prochaines jours.
La France affronte une deuxième vague épidémique extrêmement forte, qui touche tout aussi durement l’ensemble de nos voisins européens.
L’impact sanitaire de l’épidémie reste très lourd.
Le nombre de décès continue d’augmenter.
Au cours des deux derniers mois, nous avons connu plus de 10 000 décès supplémentaires dus à la Covid-19, portant le nombre total de personnes décédées à 42 500 depuis le début de la pandémie.
Au cours de la dernière semaine, entre 400 et 500 personnes sont mortes chaque jour de la Covid. Cela veut dire qu’aujourd’hui en France, un décès sur quatre est dû au virus.
La pression sur notre système hospitalier s’est fortement accrue et met nos soignants dans une tension extrême.
L’enjeu est d’y faire face avec une seule exigence : pouvoir soigner tous celles et ceux qui en ont besoin, et éviter à tout prix le drame de prises en charge dégradées
Une hospitalisation toutes les 30 secondes.
Une admission en réanimation toutes les 3 minutes.
40 % des personnes admises en réanimation ont moins de 65 ans.
Nous avons dépassé, en nombre d’hospitalisations, le pic du mois d’avril avec 4 803 malades de la Covid sont pris en charge en réanimation, ce qui représente 95 % de nos capacités normales de lits de réanimation hors crise.
Nous avons armé 1 360 lits supplémentaires afin d’accueillir plus de malades de la Covid mais aussi d’autres malades qui doivent être pris en charge pour d’autres motifs. Nous pourrions aller jusqu’à 10 400 lits si cela était nécessaire
Nous n’avons pas souhaité reproduire le confinement du printemps dernier.
Nous avons mis en place un confinement adapté qui cherche à limiter au maximum tous les déplacements non essentiels mais qui préserve l’éducation de nos enfants et limite autant que possible ses impacts sur l’emploi et l’économie.
Réduction très forte des déplacements depuis 2 semaines :
Les déplacements entre le domicile et le travail sont inférieurs de 22 % à ce qu’ils étaient en septembre dernier.
La fréquentation des moyens de transport collectifs a baissé de 55 %
Ces chiffres s’expliquent par un recours accru au télétravail qui a fortement progressé au cours des deux dernières semaines.
45 % des salariés privés ont télétravaillé au cours de la semaine écoulée, pour une durée moyenne de 3,7 jours dans la semaine.
Les dernières données de la Banque de France montrent que l’activité économique pourrait baisser de 12 % au mois de novembre. C’est un choc important, mais c’est trois fois moins qu’au printemps dernier.
L’évolution du nombre de nouvelles contaminations s’est ralentie depuis une semaine.
Nous observons une baisse de l’ordre de 16 %.
Cette évolution doit être interprétée de manière positive mais prudente
Le taux de reproduction du virus (R) est passé en dessous de 1, pour se situer entre 0,8 et 0,9 ;
Mais cette tendance est récente et fragile
Nous ne voyons pas encore l’impact de cette évolution sur les hospitalisations.
La première
Il serait irresponsable de lever ou d’alléger le dispositif
Nous avons adapté les règles dans les lycées, afin d’y accroître le respect de la sécurité sanitaire.
Nous avons donc décidé de maintenir inchangées au moins pour les quinze prochains jours, les règles du confinement.
Les commerces fermés au titre du confinement le resteront donc encore pour quinze jours supplémentaires.
La deuxième
Nous devons apporter un soutien économique massif à tous les commerces et toutes les entreprises qui ont été contraintes de fermer.
Pour les entreprises et les commerces fermés, des dispositifs d’aides ont été mis en place
Prolongement des dispositifs de chômage partiel
Prolongation exceptionnelle des droits à l’assurance chômage pour les chômeurs qui sont aujourd’hui en fin de droit le temps du confinement.
Nous sommes attentifs à la situation d’isolement des étudiants dont les établissements n’assurent plus leurs enseignements, sauf exception, qu’en distanciel.
Chacune des 800 cités universitaires de France va disposer de deux référents étudiants qui viendront renforcer le travail des services des CROUS, notamment pour accompagner les étudiants de 1ère année et les étudiants les plus en difficulté.
La troisième
L’enjeu est de ne surtout pas relâcher nos efforts, mais de les amplifier.
L’immense majorité des Françaises et des Français respectent les règles communes.
Mais nous constatons dans certaines zones ou parties du territoire un respect encore insuffisant de ces règles.
Des consignes de fermeté ont été données au ministre de l’intérieur afin d’accroître la mobilisation des forces de l’ordre.
Depuis le 30 octobre : près de 581 000 contrôles, 88 455 verbalisations, dont environ 300 concernant l’ouverture irrégulière d’ERP.
Nous suivons principalement deux indicateurs.
Un infléchissement est constaté.
Si cette tendance ne se confirmait pas alors nous prendrions des mesures supplémentaires afin d’arrêter la vague.
Si la tendance se confirmait, le pic de la 2ème vague pourrait être atteint en début de semaine prochaine et les premières mesures d’allègement pourraient intervenir à compter du 1er décembre.
Mais elles seraient strictement limitées aux commerces que nous avons dû fermer à partir du confinement et leur réouverture ne pourrait s’envisager que sur la base d’un protocole renforcé.
Cette première étape ne concernera pas les autres ERP où les risques de contamination sont élevés (bars, restaurants, salles de sport).
Pouvoir permettre un nouvel allègement au moment des vacances de Noël. Mais celles-ci ne pourront pas se tenir de la même manière que d’habitude. On pourra bien-sûr se retrouver avec les siens, mais il ne serait pas raisonnable d’organiser de grandes fêtes.